De plus en plus de ménages québécois choisissent la thermopompe pour ses avantages en matière de confort et d’efficacité énergétique. Mais avant d’en faire l’acquisition, une question revient souvent : combien ça coûte en électricité? La réponse dépend de plusieurs facteurs comme le climat, la superficie, l’isolation ou encore le type de thermopompe. Cet article vous aide à mieux comprendre comment fonctionne la consommation électrique d’une thermopompe et comment l’optimiser pour faire des économies à long terme.
Comment fonctionne la consommation d’une thermopompe
Mode chauffage vs mode climatisation
Une thermopompe utilise l’électricité pour faire circuler un fluide frigorigène qui capte la chaleur à l’extérieur pour la transférer à l’intérieur (en hiver), ou inversement (en été). Sa consommation varie donc selon le mode utilisé :
- En climatisation : elle consomme généralement moins d’électricité qu’en chauffage, car elle travaille contre un différentiel thermique plus faible.
- En chauffage : surtout lors des froids intenses, l’appareil consomme davantage, bien qu’elle reste plus efficace que plusieurs autres sources de chauffage.
Rôle du compresseur et du ventilateur
Les deux éléments principaux qui consomment de l’électricité sont :
- Le compresseur : pompe le fluide frigorigène. Plus la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur est importante, plus il doit travailler fort.
- Le ventilateur : diffuse l’air chaud ou froid dans la maison. Il est généralement peu énergivore comparé au compresseur.
Les modèles avec technologie inverter adaptent la vitesse du compresseur pour optimiser la consommation.
Comparaison de la consommation avec d’autres systèmes de chauffage
Thermopompe vs chauffage électrique
- Chauffage électrique (plinthes) : rendement de 100 % (1 kWh consommé = 1 kWh de chaleur).
- Thermopompe : rendement de 200 à 300 % selon les conditions (1 kWh consommé = 2 à 3 kWh de chaleur restituée).
Conclusion : une thermopompe peut consommer jusqu’à 50 % moins d’électricité pour chauffer une maison bien isolée.
Thermopompe vs mazout, propane ou gaz naturel
- Le mazout et le gaz propane ont des coûts plus élevés par BTU et émettent plus de GES.
- Le gaz naturel est compétitif, mais reste plus coûteux que l’électricité au Québec dans plusieurs cas, sauf en très grand froid.
- La thermopompe devient alors une solution économique et écologique… sauf lors des températures extrêmes (-20°C et moins), où un chauffage d’appoint est parfois nécessaire.
Coût moyen par mois selon la saison
Été : refroidissement modéré
Durant les mois de juin à août, une thermopompe utilisée en mode climatisation dans une maison moyenne (1200-1500 pi²) consomme :
- Environ 150 à 250 kWh par mois ;
- Soit 10 à 20 $/mois selon le tarif en vigueur (ex. : 0,10 à 0,12 $/kWh).
Hiver : chauffage en continu
C’est en hiver que la thermopompe est la plus sollicitée. Pour une maison de taille moyenne :
- Consommation mensuelle : entre 600 et 1200 kWh, selon l’isolation et la température extérieure ;
- Coût mensuel moyen : 60 à 120 $/mois, avec des pics plus élevés lors de périodes très froides.
Mois de transition : printemps et automne
Pendant ces périodes plus tempérées, la thermopompe fonctionne de manière intermittente :
- Consommation réduite : autour de 200 à 400 kWh/mois ;
- Coût : généralement entre 20 et 40 $/mois.
Facteurs qui influencent la consommation
Puissance et rendement (SEER, HSPF)
Deux indicateurs sont à connaître :
- SEER (Seasonal Energy Efficiency Ratio) : mesure le rendement en mode climatisation. Plus il est élevé, mieux c’est (ex. : 18 à 22 SEER pour les bons modèles).
- HSPF (Heating Seasonal Performance Factor) : rendement en mode chauffage. Un bon appareil affiche 9 HSPF et plus.
Une thermopompe certifiée ENERGY STAR consommera significativement moins à performance égale.
Isolation et superficie
- Une maison bien isolée réduit la perte de chaleur, ce qui diminue la fréquence et l’intensité de fonctionnement de la thermopompe.
- Une superficie plus grande ou une maison à plafonds hauts demandera une thermopompe plus puissante, donc une consommation plus élevée.
Réglages du thermostat et habitudes d’utilisation
- Réduire la température de consigne de 1 ou 2 degrés peut faire une grande différence sur la facture mensuelle.
- Laisser la thermopompe fonctionner à vitesse constante est souvent plus efficace que de l’arrêter et la redémarrer fréquemment.
Comment optimiser la consommation de votre thermopompe
Bien régler la température
- En hiver : maintenir une température autour de 20-21 °C en journée, 18-19 °C la nuit.
- En été : une consigne de 23-24 °C est suffisante pour un bon confort sans excès de consommation.
Utiliser les bons modes au bon moment
- Mode « auto » : à éviter, car il peut entraîner des changements de mode intempestifs.
- Mode chauffage ou climatisation fixe : à privilégier selon la saison.
- Utiliser la minuterie ou la programmation permet de limiter les périodes de fonctionnement inutile.
Entretenir régulièrement l’appareil
Un bon entretien réduit la consommation :
- Filtres propres : à nettoyer chaque mois ;
- Unité extérieure dégagée : sans neige, feuilles ou obstruction ;
- Entretien annuel recommandé : nettoyage complet, vérification des pressions et des connexions.
Thermopompe électrique : quelle différence sur votre facture d’électricité ?
Une thermopompe électrique, qu’elle soit murale ou centrale, fonctionne exclusivement à l’électricité. Contrairement aux systèmes biénergie ou hybrides, elle n’a pas de source d’appoint au mazout ou au gaz. Cela simplifie l’entretien, mais fait de l’électricité la seule variable impactant la facture.
La bonne nouvelle ? Si l’appareil est bien dimensionné et que le rendement énergétique (HSPF, SEER) est élevé, la thermopompe électrique demeure l’un des moyens de chauffage les plus économiques au Québec, notamment grâce au coût modéré de l’énergie. Toutefois, la consommation peut grimper rapidement lors de périodes de grands froids, surtout si la thermopompe n’est pas adaptée au climat local.
Thermopompes basse température : une solution efficace en hiver québécois
Les thermopompes basse température ou certifiées « Cold Climate » (souvent recommandées par NEEP) sont spécialement conçues pour maintenir un rendement élevé même lorsque le mercure chute sous les -20 °C. Ces modèles sont particulièrement indiqués pour les régions du Québec à hiver rigoureux comme l’Abitibi, la Gaspésie ou le Saguenay.
Dotées de compresseurs à vitesse variable et de systèmes de dégivrage intelligents, elles limitent les pertes d’efficacité et réduisent le recours au chauffage d’appoint. Leur coût est légèrement plus élevé à l’achat, mais elles permettent d’économiser sur la facture d’électricité à long terme, surtout si elles remplacent un système moins performant.
Thermopompe air-air vs géothermie : laquelle consomme le moins ?
Deux technologies dominent le marché résidentiel : les thermopompes air-air (les plus répandues) et les systèmes géothermiques. La question du rendement énergétique et de la consommation électrique mérite attention.
- Air-air : Plus abordables à l’installation, elles offrent un bon rendement sauf en cas de grands froids. Elles dépendent de la température extérieure pour capter l’énergie thermique.
- Géothermie : Plus stable, car elle puise la chaleur dans le sol à une température constante. Son rendement annuel est supérieur, mais elle exige un investissement initial élevé (forage, échangeur, pompe).
La géothermie est donc plus efficace pour des propriétés bien isolées et occupées à l’année, surtout si l’objectif est de minimiser la facture d’électricité à long terme.
Répartition de la consommation électrique dans un système de thermopompes
Un système de thermopompes moderne comporte plusieurs composants électriques. Leur consommation cumulée dépend de leur usage, mais aussi du type d’appareil :
| Composant | Fonction | Contribution à la consommation totale |
| Compresseur | Transfert d’énergie thermique | 60–70 % |
| Ventilateur intérieur | Diffusion de l’air | 10–15 % |
| Résistances d’appoint (si présentes) | Chauffage lors de grands froids | 15–25 % |
| Électronique et veille | Contrôle et programmation | < 5 % |
Il est donc essentiel de choisir un modèle efficace et de bien configurer le mode de fonctionnement pour minimiser les pointes de consommation.
Optimiser son système pour réduire sa facture d’électricité
Voici des stratégies concrètes pour que votre thermopompe efficace vous aide à gérer votre facture sans sacrifier le confort :
- Activez la modulation (si disponible) pour maintenir une température constante et limiter les démarrages fréquents.
- Programmez votre thermostat selon vos heures de présence : inutile de chauffer une maison vide.
- Privilégiez les plages horaires creuses pour réduire la demande électrique globale et, à terme, les coûts d’infrastructure liés au réseau.
- Assurez-vous que le système n’utilise pas les résistances électriques en continu, surtout si l’unité extérieure est dégagée et fonctionnelle.
Conclusion
La thermopompe est l’un des systèmes les plus efficaces pour chauffer et climatiser votre maison, surtout au Québec où l’électricité est abordable et renouvelable. Bien utilisée, elle permet de réduire de 30 à 50 % vos coûts énergétiques par rapport à un chauffage électrique traditionnel. Toutefois, pour tirer pleinement avantage de ses performances, il est essentiel de bien la dimensionner, de l’entretenir régulièrement, et d’adopter des habitudes de consommation intelligentes.
